Camp pour enfants en forêt

Du 17 au 21 août 2026, dans la région de Fribourg, en Suisse.

Dès les premiers instants, lorsque les sacs se déposent au sol et que la forêt s’ouvre devant eux, les enfants sentent qu’ils entrent dans un autre monde. Le bruissement des feuilles, les odeurs de terre humide et de bois réchauffé par le soleil, les rires qui résonnent déjà entre les troncs : le camp commence comme une invitation à ralentir, à s’ancrer, à vivre au rythme de la nature.

Encadré·e·s par une équipe expérimentée, les jeunes forment une petite communauté temporaire où coopération, autonomie et respect du vivant sont au cœur de l’expérience.

La première journée est dédiée à la découverte des lieux. On explore le campement, on identifie ensemble les dangers potentiels, on choisit l’endroit où l’on installera son nid pour les nuits à venir. Ensemble, les enfants montent les abris, tendent les bâches, rassemblent le bois pour le premier feu.

Ce moment fondateur donne le ton : ici, chacun·e contribue à la vie collective. Les repas sont préparés au feu de bois, les tâches sont partagées, les échanges se font en cercle. L’expérience commence doucement à tisser des liens entre les enfants, les mentors et le vivant qui les entoure.

Chaque jour, les sens s’ouvrent un peu plus. On apprend à marcher silencieusement sur le sol forestier, à reconnaître une trace fraîche laissée par un chevreuil ou le chant d’un geai qui alerte ses voisins. Les jeunes s’initient à l’art de pister, d’observer et d’interpréter les signes invisibles de la forêt. Certains matins, on part tôt pour suivre les empreintes au bord d’un ruisseau, d’autres après-midi, on fabrique des outils simples ou des cordages naturels.

Au fil des jours, la forêt devient une alliée. Des histoires s’y racontent au coin du feu, lorsque la nuit s’installe et que la lune éclaire le camp. Les contes nourrissent l’imaginaire collectif, ouvrent la porte à des réflexions profondes sur notre lien au vivant.

Les cercles du soir sont des moments précieux où chacun·e peut partager ce qu’iel a ressenti dans la journée, une découverte, une peur dépassée ou une joie simple. Ces temps d’écoute et de parole forgent une culture commune, une véritable petite communauté.

Le jeu tient une place essentielle. Camouflés entre les arbres, les enfants se lancent dans des missions secrètes, apprennent à coopérer, à se repérer, à se faire confiance. Ces jeux immersifs développent l’agilité, la curiosité, le sens de l’observation et la cohésion du groupe. Les mentors accompagnent avec attention, guident sans imposer, encouragent chacun·e à explorer ses dons, à prendre sa place dans le groupe.

À travers les activités, se tisse une relation intime à la forêt. Les enfants découvrent les plantes, écoutent le langage des oiseaux, observent les insectes, comprennent les cycles qui relient tous les êtres vivants. Cette immersion développe une sensibilité profonde et durable au vivant, une conscience que nous faisons partie d’un tout plus vaste.

Le cinquième jour est celui de la clôture. Le groupe démonte le campement, nettoie les lieux et prend le temps de faire le bilan ensemble. Un dernier cercle est organisé pour permettre aux enfants de partager ce qu’iels ont découvert ou ressenti pendant leur séjour. Ce temps de transmission marque la fin du camp et la transition vers le retour à la maison.

Tout au long de la semaine, la sécurité et le bien-être des enfants sont une priorité. L’équipe encadrante veille à créer un cadre bienveillant et structuré qui favorise l’autonomie sans jamais la forcer. Le rythme respecte les besoins naturels des enfants : temps calmes, pauses, respect des envies et des limites de chacun.

Ce camp n’est pas seulement une aventure en pleine nature : c’est une expérience fondatrice qui développe des savoir-faire concrets, une confiance en soi renforcée et une relation vivante à l’environnement. Les enfants repartent avec des compétences pratiques, des souvenirs forts et une nouvelle façon de regarder la forêt.

© Photos de Joël Harder